Colloque à la croisée des sciences

Aix-en-Provence, les 16 et 17 septembre 2004

La compréhension du monde qui nous entoure ne peut être le fait d'une discipline seule. Elle nécessite la mise en commun des savoirs et des compétences de spécialistes relevant de domaines différents. Cependant, il n'est pas rare d'observer que des projets de recherche qui comportent une rhétorique interdisciplinaire ne sont en fait que la juxtaposition de projets monodisciplinaires.

Pourtant, l'interdisciplinarité, déjà largement appliquée par quelques équipes et laboratoires pionniers, est devenue un enjeu majeur de la recherche contemporaine, et cela dans tous les domaines. C'est pourquoi divers organismes de recherche se proposent de développer les outils permettant d'étendre cette pratique à toutes les disciplines. En cela, l'exemple du CNRS est révélateur d'une réelle volonté de la société de faire se rencontrer des disciplines jusqu'alors cloisonnées. Et au-delà de la recherche, cette volonté transparaît également dans la mise en place de nouveaux dispositifs pédagogiques, notamment dans le secondaire avec les TPE (Travaux Personnels Encadrés).

C'est pour cette raison que nous, apprentis-chercheurs, organisons ce colloque, afin de permettre aux personnes qui la pratiquent et à ceux qui seront un jour amenés à la pratiquer de prendre le temps de réfléchir à l'interdisciplinarité en elle-même. En organisant un lieu de rencontre et d'échanges, nous souhaitons débattre autour de deux grandes questions :

• Que peuvent nous apporter ceux qui pratiquent l'interdisciplinarité ?


• Que nous en disent ceux qui pensent l'interdisciplinarité ?

Pour cela, le colloque s'articulera en trois parties. Après une demi-journée visant à replacer l'interdisciplinarité dans une double perspective, historique et épistémologique, les intervenants exposeront, au cours de la deuxième demi-journée, les apports de l'interdisciplinarité au travers de récits d'expériences. Enfin, la dernière demi-journée sera l'occasion de réfléchir à l'émergence possible de nouveaux champs de savoir, due à la pratique de l'interdisciplinarité.

L'interdisciplinarité en question

L'interdisciplinarité n'est pas une orientation neuve ou une mode éphémère : elle a toujours fait partie du quotidien des sciences en s'établissant à des moments clés de son histoire, lors de rencontres entre savants (humanistes), de l'élaboration de nouvelles techniques (inventions ingénieuses, supports technologiques.) ou lors de volontés de faciliter le travail des scientifiques et l'organisation des sciences (recherches encyclopédiques). Cependant, l'institutionnalisation progressive des disciplines et la constitution de cultures propres a semble-t-il atténué ces pratiques interdisciplinaires.

Il s'agit ici, non pas de manière exhaustive, mais en adoptant une perspective historique et épistémologique de montrer dans quelle mesure, l'interdisciplinarité est susceptible de faire se rencontrer et communiquer des chercheurs issus de communautés différentes.

Récits d'expériences interdisciplinaires

L'objet de cette partie du colloque est d'inviter les chercheurs à réfléchir sur leurs pratiques interdisciplinaires et à faire partager leur(s) expérience(s). Il leur est demandé d'expliquer la genèse de leur approche interdisciplinaire en insistant sur les questions soulevées tant en termes de méthode de recherche que d'interactions au sein d'une équipe. À l'issue de ces présentations, un bilan sera dressé sur le plan épistémologique : est-ce que les "sciences dures" et les sciences de l'homme et de la société peuvent pratiquer l'interdisciplinarité de la même manière ? Qu'en est-il des rencontres des "sciences dures" et des sciences de l'homme et de la société autour des problématiques relatives aux nouvelles technologies de l'information et de la communication ou du vivant ?

Vers l'émergence de nouveaux champs de savoir ?

Dans cette dernière partie nous nous intéresserons à la manière dont cette nouvelle approche de la science peut aboutir à la création de nouveaux champs de savoirs. On peut pour cela se référer à différentes hybridations autour de l'informatique (bioinformatique, sciences du langage.). Quelle est la position des grands organismes de recherche sur cette question ? Assiste-t-on à la mise en place de formules institutionnelles originales qui dépassent les simples appels d'offre et reconnaissent ainsi le bien-fondé de l'interdisciplinarité? L'institutionnalisation de l'interdisciplinarité peut-elle alors être à l'origine de nouvelles disciplines ?

En définitive, le dialogue autour des deux grandes questions : pratiquer l'interdisciplinarité versus penser l'interdisciplinarité vise à permettre à tous de passer de la notion abstraite d'interdisciplinarité à une pratique consciente et volontaire de cette dernière. L'enjeu est d'autant plus important, dès lors que cette façon de « faire la science » s'impose dans nos pratiques scientifiques quotidiennes. Etre à la croisée des sciences, n'est-ce pas une manière de faire de la recherche différemment ? Une double lecture, tant sur le plan épistémologique que social, doit pouvoir offrir une analyse fine de ce que sont la production des savoirs, la communication et l'échange entre les chercheurs.

Envoi des propositions

Les auteurs feront parvenir leurs propositions par courrier électronique (fichier attaché au format Word .rtf) sous la forme d'un résumé de 2 pages maximum à l'adresse suivante :

osmose@up.univ-mrs.fr

Date limite d'envoi des propositions : 31 mai 2004

Date limite de notification de décision du comité scientifique : 30 juin 2004

Date limite d'envoi des communications retenues par le comité scientifique 31 juillet 2004

Modalités pratiques

Le Colloque se déroulera à la Maison méditerranéenne des sciences de l'homme (5 rue du château de l'Horloge) à Aix-en-Provence.

Il n'y a pas de droit d'inscription .

L'hébergement des communicants est assuré par l'organisation du colloque et les frais de déplacement seront pris en charge , sur présentation des justificatifs, dans la limite de 150€ par communicant.

Comité d'organisation : Emmanuelle Boloix, Céline Breton, Cécile Crespy, Cécile Galléa, Pascal Gautier, Dominique Giabiconi, Laurent Gillard, Marie-Laure Guénot, Sébastien Heinis, Thibaud Hulin, Frédéric Lalbat, Mathieu Linares, Anne Millet, Lorène Milliex, Aline Miquée, Aline Valette.

Comité scientifique :

• Philippe Blache , Directeur de Recherches, Laboratoire Parole et Langage, CNRS - Université Aix-Marseille I
• André Nieoullon , Professeur des Universités, Laboratoire Interactions Cellulaires, Neurodégénérescence et Neuroplasticité, Directeur de l'Ecole Doctorale des Sciences de la Vie et de la Santé des Universités d'Aix-Marseille (EDSVS)
• Doctorants membres d'Osmose : Emmanuelle Boloix, Céline Breton, Cécile Crespy, Cécile Galléa, Pascal Gautier, Dominique Giabiconi, Laurent Gillard, Marie-Laure Guénot, Sébastien Heinis, Thibaud Hulin, Frédéric Lalbat, Mathieu Linares, Anne Millet, Lorène Milliex, Aline Miquée, Aline Valette.